USA, SA, SS
Dans nos si belles années
Et toujours dans le passé
Où tout est nazi, tout est SS
USA, deux personnes tuées, par la police
Et ce tous les jours
C'est comme une vénerie ou chasse à courre
Et ce dans chaque pays
De tuer, toute police a son permis
Et moi
Comment je vis ?
Et toi
Comment tu vis ?
Dans la vie marchande
Il n'y a que des soucis
Dans la vie marchande
Il n'y a que de l'ennui
Pour vivre bien
Nous nous donnons des leçons
Ce qui est d'une grande prétention
Faire des concours de misère, cela n'est pas bien
L'ennui du célibat, l'ennui du couple
Du travail, du chômage, de ceci, de cela, y être souple
Et finalement
Nous comparons nos détresses
Un peu comme à la messe
Divorces, conflits, mésententes, séparations
La pensée séparée comme mise en scène, comme production
Nous sommes les briques de la réaction
Comment tu vis ?
Comment je vis ?
Comment il vit ?
Car c'est l'argent qui nous vit
Car c'est la compétition qui nous vit
Car c'est la religion qui nous vit
Car c'est l'idéologie qui nous vit
Car c'est ceci ou cela qui nous vit
Et c'est tout cela
Qui code nos cellules cérébrales
Et c'est tout cela
Qui fait notre bien, qui fait notre mal
Que l'autre, se croire mieux loti
Est vraiment n'avoir rien compris
Car la vie marchande n'est pas la vie
C'est la vie sans vie, aussi, vite, l'anarchie
Toute représentation
Est une farce, une usurpation
Comme celle des dinosaures
Car même les carnivores
Avaient de la plume
Le paléontologue le hume
Sauf au cinéma
Jamais du vrai pipi, du vrai caca
Il manque donc toujours la sensation
Jamais nous ne vivons
Tout ce qui est montré, nous l'imaginons
Et donc toujours aussi, nous interprétons et donc nous déformons
Comme cette Afrique
Où finalement, c'est le fric, c'est de l'idéologique
Et ces vingt dernières années, tragique
Six millions de victimes, pareil au génocide juif
Le noir vaudrait-il moins que le juif ?
A ce carnage, le capital est moins rétif
Comment je vis ?
Comment tu vis ?
Comment il vit ?
Une vie sans vie
Comment vivre dans un tel monde
Quand TOUT dégueule l'immonde !
Tu crois
Mieux vivre que moi
Je crois
Mieux vivre que toi
L'inverse est vrai aussi
En ce domaine aucune jalousie
Car en vérité, je vous le redis
Nos vies sont sans aucune vie !
Pas vous, pas toi, vraiment ?
Car vous avez une femme
Car vous avez des enfants
Car vous avez votre situation
Car vous percevez des allocations
Car vous avez votre appartement, votre maison
Des biens, des loisirs, des congés payés
Je vous le concède, la non-vie est bien organisée !
Le monde entier
Est comme une propriété privée
Pourtant
TOUT devrait appartenir à tout le monde
Enfin, le début de la vie, féconde
En fonction des envies, des attirances, des compétences, des affinités
Pour que la vie puisse enfin commencer !
Mes textes
Sont toujours les mêmes
Mes textes ne sont jamais les mêmes
Ainsi, en lire un seul ou les lire tous
Revient au même, c'est la même mousse
Car toujours les mêmes, toujours différents
Le même différent
Du différent même
Sans vrai différend !
Ainsi donc, c'est encore le poète
Tout se déteste
Rien ne proteste
Le capital, du néant fait des fêtes
La physiognomonie de l'environnement
Maçonne tous les corps, toutes les têtes
Cela n'était pas si bête
Le capital
Fait tout se ressembler
Comme une fausse vraie unanimité
Extrême gauche, gauche, droite, extrême droite
Pour que la révolte se tienne coite
Tout de travers, toute maladroite
Et BHL qui vient encore de se faire entarter
Comme un symbole, le belge sait bien viser
Voilà quelqu'un que l'on peut féliciter
Car, toute la prostitution spectaculaire
Devrait se faire entarter, par le souffle révolutionnaire !
La vérité d'un jour
Est le mensonge du lendemain
Vrai hier et faux demain
Tous et toutes, nous mentons, c'est malin
Le capitalisme
C'est de la frustration
C'est de l'addiction
C'est de l'aliénation
C'est de la prétention
C'est de la prostitution
C'est de la corruption
C'est de la déception
C'est de l'ambition, comparaison, compétition
C'est de ceci, du cela, de l'obsession
Comme moi
Pour les vagins et les nichons
Et donc surtout de la privation
Comme pour vous, pour toi
Ceci ou cela, de tout ce qu'engramme l'imagination !
Vous vivez comment ?
Tu vis comment ?
Je vis comment ?
C'est une farce, c'est une plaisanterie
Quand même manifester est interdit
Du moins contre le système
Pour le système, c'est un autre poème
Dans la non-vie personne ne s'aime
Je te déteste, sorry, je t'aime !
Et toute maison est une boîte
Et tout logement est une boîte
Pour le riche, pour le pauvre, c'est une boîte
Horizontalement ou verticalement
Individuellement ou collectivement
Ce sont des boîtes qui s'emboîtent
Le capital des boîtes
Les boîtes du capital
Avec nos vies si étroites
Certes, parfois nous changeons de boîte !
Mais si l'on ouvre le couvercle
C'est toujours le même cercle
Voilà nos pauvres vies
Des vies sans aucune vie
Comme une écriture sans aucun effet
Comme une écriture d'un seul jet
Voilà bien qui déplaît !
Ainsi
C'est le cinéma qui nous vit
Ainsi
C'est la télévision qui nous vit
Ainsi
C'est le travail qui nous vit
Ainsi
C'est le loisir qui nous vit
Ainsi
C'est la religion qui nous vit
Ainsi
C'est l'idéologie qui nous vit
Ainsi
C'est le militantisme qui nous vit
Ainsi
C'est l'architecture qui nous vit
Ainsi
C'est le sport qui nous vit
Ainsi
C'est la croyance qui nous vit
Ainsi
C'est le sexe qui nous vit
Ainsi
C'est ceci ou cela qui nous vit
Sous le capital
Cela est tout à fait normal
Il s'agit là de nos vies
Sans justement aucune vie !
Patrice Faubert ( 2015 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ )
USA, SA, SS
In our beautiful years
And always in the past
Where everything is Nazi, everything is SS
USA, two people killed, by the police
And this every day
It's like a hunt or a fox hunt
And this in every country
All police have a license to kill
And me
How do I live?
And you
How do you live? In the life of commerce
There are only worries
In the life of commerce
There is only boredom
To live well
We give each other lessons
Which is very pretentious
To compete in misery is not good
The boredom of being single, the boredom of being in a relationship
Of work, of unemployment, of this, of that, being flexible
And finally
We compare our distresses
A bit like at mass
Divorces, conflicts, disagreements, separations
Separate thought as staging, as production
We are the building blocks of reaction
How do you live?
How do I live?
How does he live? Because it's money that lives us
Because it's competition that lives us
Because it's religion that lives us
Because it's ideology that lives us
Because it's this or that that lives us
And it's all of this
That codes our brain cells
And it's all of this
That does us good, that does us harm
That the other, believing himself better off
Is truly not having understood anything
Because commercial life is not life
It's life without life, so quickly, anarchy
All representation
Is a farce, a usurpation
Like that of the dinosaurs
Because even carnivores
Had a pen
The paleontologist smells it
Except in the cinema
Never real pee, real poop
So the sensation is always missing
We never live
Everything that is shown, we imagine
And so always, we interpret and therefore we distort
Like this Africa
Where, ultimately, it's money, it's ideology
And these last twenty years, tragic
Six million victims, like the Jewish genocide
Is the black man worth less than the Jew?
Capital is less resistant to this carnage
How do I live?
How do you live?
How does he live?
A life without life
How can I live in such a world
When EVERYTHING spews filth!
You think
You live better than me
I think
You live better than you
The opposite is also true
In this area, no jealousy
Because truly, I tell you again
Our lives are completely lifeless!
Not you, not you, really?
Because you have a wife
Because you have children
Because you have your situation
Because you receive benefits
Because you have your apartment, your house
Possessions, leisure activities, paid vacations
I grant you, non-life is well organized! The whole world
Is like private property
Yet
EVERYTHING should belong to everyone
Finally, the beginning of life, fruitful
Depending on desires, attractions, skills, affinities
So that life can finally begin!
My texts
Are always the same
My texts are never the same
So, reading just one or reading them all
Returns to the same thing, it's the same foam
Because always the same, always different
The same different
The same different
Without any real difference! So, it's the poet again.
Everything hates itself.
Nothing protests.
Capital, out of nothingness, makes parties.
The physiognomy of the environment.
Masons all bodies, all heads.
It wasn't so stupid.
Capital.
Makes everything look alike.
Like a false, true unanimity.
Far left, left, right, far right.
So that the revolt remains silent.
All crooked, all clumsy.
And BHL, who has just been pieed again.
Like a symbol, the Belgian knows how to aim well.
Here's someone we can congratulate.
Because all spectacular prostitution.
Should be pieed, by the revolutionary spirit! One day's truth
Is tomorrow's lie
True yesterday and false tomorrow
We all lie, it's clever
Capitalism
It's frustration
It's addiction
It's alienation
It's pretension
It's prostitution
It's corruption
It's disappointment
It's ambition, comparison, competition
It's this, that, obsession
Like me
For vaginas and breasts
And therefore above all deprivation
Like you, for you
This or that, of everything the imagination engrams!
How do you live?
How do you live?
How do I live? It's a farce, it's a joke.
Even though protesting is forbidden.
At least against the system.
For the system, it's another poem.
In non-life, no one loves each other.
I hate you, sorry, I love you!
And every house is a box.
And every dwelling is a box.
For the rich, for the poor, it's a box.
Horizontally or vertically.
Individually or collectively.
They are boxes that fit together.
The capital of boxes.
The boxes of capital.
With our lives so narrow.
Sure, sometimes we change boxes!
But if you open the lid,
It's always the same circle.
These are our poor lives.
Lives without any life.
Like writing without any effect.
Like writing in one go.
That's really displeasing! So
It's cinema that lives us
So
It's television that lives us
So
It's work that lives us
So
It's leisure that lives us
So
It's religion that lives us
So
It's ideology that lives us
So
It's activism that lives us
So
It's architecture that lives us
So
It's sport that lives us
So
It's belief that lives us
So
It's sex that lives us
So
It's this or that that lives us
Under capital
This is completely normal
These are our lives
Without any life at all!
Patrice Faubert (2015) pouète, peuète, puète, paraphysician ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ )