Le corbillard d'Ivan Chtcheglov

by Patrice Faubert Friday, Jun. 08, 2012 at 1:14 AM

Hommage à feu le poète lettriste Ivan Chtcheglov (1933-1998)...


J'étais avec mon ami corse
Jean-Pierre Santoni, nous respirions l'anarchie
Pour autrui, notre langage était du morse
Nous allions boire au bistrot "Les cinq billards"
De la vieille rue mouffetard
Où déjà, se mourait, le Paris fêtard
C'était encore, en 1973, lieu des soûlards
C'est aussi là, que fut arrêté
Le fameux poète psychogéographe feu Ivan Chtcheglov
En 1959, pour colère d'ivrogne et débris divers
De notre illustre récipiendaire
Ou alors, pour à la dynamite, et non au cocktail Molotov
Fit le projet, avec Henry de Béarn, de faire sauter la tour Eiffel
Car sa lumière le gênait, de quoi elle se mêle!
Toutes nos vies antérieures
Sont nos autres vies
Dans une seule et même vie
De tous nos âges, de toutes nos humeurs
Tout le reste est de la fumisterie
Tout le reste est de la flagornerie
Nous rêvons nos vies
Parce que nous ne les vivons pas
Nous vivons nos rêves
Parce que nous ne les rêvons pas
Jamais la moindre trêve
Au fond, c'est quoi la vie?
Un paquet de merde!
Nous sublimons nos vies manquées
Par l'écriture, par la peinture, par la compétition, par la philosophie
Par le tourisme, par l'humanitaire, par les jeux d'argent, par l'idéologie
Par la science, par la religion, par le sport, par la cinématographie
Et par tout ce que vous voudrez
La poésie ne peut s'écrire
La poésie ne peut que se vivre
Sinon c'est de l'illusion
De la sublimation, de la contrefaçon
De la forfaiture, de la supercherie
Qui comme l'on dit
Nous font toujours marron




Patrice Faubert (2012) pouète, peuète, puète, paraphysicien, Pat dit l'invité sur "hiway.fr"


I was with my Corsican friend
Jean-Pierre Santoni, we breathed anarchy
For others, our language was Morse
We were going to drink with the bar “five billiards”
Of the old street mouffetard
Where already, died, Paris party animal
It was still, in 1973, place of the boozers
It is as there, as was stopped
The famous poet psychogéographe fire Ivan Chtcheglov
In 1959, for anger of drunkard and various remains
Of our famous member elect
Or then, for with dynamite, and not with the kingpin
The FIT the project, with Henry de Béarn, to make jump the tower Eiffel
Because its light obstructed it, what it is interfered!
All our former lives
Are our other lives
In only one and even life
Of all our ages, all our moods
All the rest is stove setting
All the rest is slavish flattery
We dream our lives
Because we do not live them
We live our dreamed
Because we do not dream them
Never the least truce
At is the bottom, it what the life?
A package of shit!
We sublimate our missed lives
By the writing, painting, the competition, philosophy
By tourism, the humanitarian, the money plays, the ideology
By science, the religion, the sport, cinematography
And by all that you will want
Poetry cannot be written
Poetry can only be lived
If not it is illusion
Sublimation, counterfeit
Breach, trickery
Who like one says
We make always maroon




Patrice Faubert (2012) pouète, peuète, puète, paraphysician, Stalemate says the guest on “hiway.fr”