Manifestación de solidaridad al los pueblos en lucha de México

by Comitat Chiapas Aude (Francia) Friday, Feb. 23, 2007 at 3:36 AM
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Manifestación de solidaridad al los pueblos en lucha de México, organizado por el Comité Chiapas Aude, en el sur de Francia...

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Manifestación de solidaridad al los pueblos en lucha de México

Manifestación de solidaridad al los pueblos en lucha de México, organizado por el Comité Chiapas Aude, a Carcassonne en Occitània, en el sur de Francia, le 20/02/07, delante de la fábrica local de Monsanto. Por la solidaridad con los compañero(a)s del FDTP (Frente de Pueblos en Defensa de la Tierra), contra la represión a Atenco, con la participación de los colectivos de apoyo al los pueblos de México en rebellion, del CNT (Confederación Nacional del Trabajo - Francia), la Confederación Campesina, los Segadores Voluntarios contra los OGM...


los artículos de la prensa francesa (en francés) :

La Dépêche du Midi Aude - Littoral

Article paru le 21/02/2007
SOCIÉTÉ. REÇUS PAR LA CONFÉDÉRATION NATIONALE DU TRAVAIL, DEUX MEXICAINS TÉMOIGNENT D'UNE SANGLANTE RÉPRESSION POLICIÈRE.

Atenco: que la vérité éclate
Monsanto ? Voir l'usine trèbéenne d'accord mais être associés à une action symbolique sur le pas-de-porte du semencier américain, pas question. Aldo et Saul, deux Mexicains membres du FPDT (front des peuples pour la défense de la terre) n'ont pas fait des milliers de kilomètres pour ça. Aussi, très vite, le pique-nique prévu hier à Trèbes par le comité Chiapas, relayé par la CNT, la Confédération paysanne et autres faucheurs volontaires tourne court. Visiblement, la communication entre le comité Chiapas audois, organisatrice, et la CNT ariégeoise hôtesse de la délégation du FPDT passe mal. Changement de cap : la trentaine de personnes présentes optent pour un casse-croûte sur les marches de la chambre d'agriculture voisine. Et là, comme ils le font au gré de leur périple français, les deux hommes racontent la sanglante répression policière qui s'est abattue les 3 et 4 mai dernier sur San Salvador Atenco. « Là-bas, pas un mot de la presse qui a été manipulée. Ce sont les moyens alternatifs qui ont permis de témoigner. On en a assez de ce silence, de cette chape. On veut que tout le monde sache ce qui s'est passé car depuis, les arrestations se poursuivent », indique Saul. Partie sur place en juin, une commission internationale citoyenne en est revenue après avoir recueilli des photographies, des documents et la parole de la population. Sis dans l'État de Mexico, San Salvador Atenco était connu jusque-là pour son opposition au projet de construction d'un aéroport, menaçant d'expropriation de leurs terres quelque 4 000 paysans. Le FPDT s'est constitué en 2001 pour lutter contre ce dessein gouvernemental. Les rangs se sont vite étoffés : le Front compte aujourd'hui quelque 10 000 adhérents. « C'est tout le villa ge qui s'est mobilisé contre l'aéroport et c'est pour s'y être opposé (et avoir obtenu l'abandon du projet, ndrl) que cette vengeance a eu lieu », poursuit Saul. Le 3 mai, quelque 500 policiers se déploient sur la place d'Atenco afin d'en chasser des vendeurs de fleurs. Les habitants prennent la défense des marchands ambulants. Le lendemain, dès 6 heures, pas moins de 3 500 policiers fédéraux bouclent la ville. « Ils avaient carte blanche. Ils sont entrés dans les maisons, les ont pillées, ont battu des femmes, des enfants ». Deux jeunes gens de 14 et 20 ans tombent sous les balles policières. Bilan : deux morts, deux cents arrestations, trente femmes violées. Une trentaine d'hommes croupissent aujourd'hui en prison, « sans être passés devant un juge ». « Le gouverneur et le président sont responsables et les médias continuent de taire cela ». C. S.-B.

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Midi Libre - Aude Edition du 21 Février 2007

Deux Mexicains témoins de l'horreur
Programmé devant l'entreprise Monsanto de Trèbes, le pique-nique concocté par la Confédération nationale du travail (CNT) aura fait long feu. Organisé à l'occasion de la visite en France - et le passage à Carcassonne - de deux Mexicains représentants du Front des peuples de défense de la terre, le rendez-vous s'est en quelques minutes étiolé.

Une modeste quinzaine à 12 h, les manifestants ont rapidement plié bagage, rendant caduc un imposant dispositif des forces de l'ordre, mis en place en souvenir de la tonitruante visite rendue par José Bové l'an passé (ci-dessous). Source de ce rapide changement de programme, le refus des deux visiteurs de s'associer de près ou de loin à la condamnation de l'entreprise auréolée par la CNT du titre d'« instrument international de destruction massive du capitalisme ».

Acheminés sur Carcassonne par des militants de l'Ariège, Aldo et Saul quitteront donc sans plus de détail les lieux. Direction alors les marches de la chambre d'agriculture, à quelques kilomètres de là. Hostiles à toute discussion avec la presse devant Monsanto, les deux hommes accepteront finalement de se livrer, pour revenir au but premier de leur séjour en France.

Car c'est dans un esprit de témoignage sur la répression menée à Atenco en mai 2006 par la police et l'armée mexicaine que cet artisan et ce photographe ont entamé un périple qui doit les mener de Paris à Marseille, en passant par Perpignan le 5 mars.

Atenco, à une quarantaine de kilomètres de Mexico, ville symbole de la résistance des paysans. En 2002, le Front des peuples de défense de la terre et ses 10 000 membres avaient réussi à empêcher l'installation d'un aéroport sur leurs terres. Echec mal vécu par le pouvoir.

Il aura suffi du prétexte de l'utilisation "illégale" d'un site par des vendeurs de fleurs le 3 mai 2006 pour déclencher une « vengeance » sans pareille, dont ces deux témoins accusent l'ancien président Vicente Fox et le gouverneur de Mexico. Avec dans leurs bagages des DVD et des photos des événements des 3 et 4 mai, Aldo et Saul entendent « faire connaître » cette répression. Quelques chiffres suffisent à dire la violence : 3 500 policiers fédéraux ou d'État et militaires engagés, deux morts, par balle et victime d'un tir de grenade de gaz lacrymogène, 41 femmes arrêtées, 30 victimes de viol, des centaines d'arrestations, pour un déchaînement de violence ignoré par la presse mexicaine.

« La presse a été manipulée, explique Saul. Cette répression n'a été connue que grâce aux moyens alternatifs de communication, comme Internet. Aujourd'hui, il continue de se passer des choses, et les médias le taisent. Le village est entouré de militaires, les pressions et menaces perdurent, beaucoup de gens se cachent. »

Aujourd'hui, 31 personnes interpellées en 2006 sont encore emprisonnées : trois croupissent dans des quartiers de haute sécurité. Inconcevable injustice qui a amené la communauté d'Atenco à dépêcher ces témoins pour livrer leur vérité et exiger la « libération des prisonniers politiques d'Atenco, arrêtés arbitrairement ». A. C.

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L’Indépendant - A u d e Edition du 21 Février 2007

Les altermondialistes battent en retraite devant l’usine Asgrow

Tandis que le Comitat Chiapas Aude avait prévu un "pique-nique sans OGM" devant l’usine de Trèbes, pour protester contre les méfaits des semences génétiquement modifiées au Mexique, les militants ont finalement changé leur fusil d’épaule.

Mauvaise coordination, problème de communication, peur de la presse, peur des gendarmes, paranoïa aiguë… C’est probablement l’association de tous ces facteurs qui a fait que l’action programmée par les altermondialistes, hier vers midi, devant l’usine de semences Asgrow de Trèbes, est retombée comme un soufflet.
Le Comitat Chiapas (une région du Mexique où sévit de façon larvée une guerre indépendantiste) Aude, etavec lui quelques sympathisants de la lutte contre les organismes génétiquement modifiés (Confédération paysanne et Faucheurs volontaires, notamment), avaient prévu un pique-nique "sans OGM", devant les locaux de la filiale de Monsanto, en présence de deux Mexicains du Chiapas ayant vécu la répression. Le but de la démarche était, à la fois, de protester contre les méfaits des semences OGM au Mexique, et de soutenir les insurgés du Chiapas.
D’une part, selon les militants du Comitat Chiapas, les petits paysans mexicains sont contraints d’ensemencer leurs terres avec des graines de maïs génétiquement modifiées. Conséquence, laplupart des champs de maïs traditionnels présentent aujourd’hui des traces d’OGM, par contamination. D’autre part, les semences naguère tirées directement des récoltes ne sont plus exploitables, car ne germant pas. S’ils veulent replanter l’année d’après, lespaysans n’ont donc qu’une solution: racheter des semences.
"Nous ne sommes pas des dupes…", "Bon nombre d’agriculteurs Mexicains sont contraints, un peu comme ici, d’abandonner leur profession, pour aller grossir les banlieues des grandes villes, indique Michel Bechereau, membre du Comitat Chiapas Aude. Nous sommes là pour montrer aux politiques que, même depuis le fin fond de l’Aude, les gens ne sont pas dupes de ce qui se passe là-bas."
Seulement voilà, les deux Mexicains arrivés le matin même depuis l’Ariège, voyant la presse (à laquelle ils ne feraient qu’une confiance toute relative) et les forces de gendarmeries présentes sur le site (une dizaine de militaires tout au plus), n’ont pas souhaité rester sur les lieux de la manifestation. Ducoup, les militants altermondialistes ont levé le camp illico, pour se rendre devant la Chambre d’agriculture où, finalement, ils ont pu prendre leur pique-nique.

R. L.